techniques et ARCHITECTURE 380 ÉMERGER DU PROJET – 1988

Art, philosophie, architecture, biologie, musique, scénographie

BOULEZ, MANOURY, PESSON
La musique contemporaine est-elle une science exacte ?

Ils ont des machines 4 x il mesure des hauteurs, ils modulent en normes midi. Ils comptent le temps, la mesure, la série. Ils décomposent des images, des structures, des langages. Ils composent. Les musiciens de notre temps, aussi, construisent. Depuis quelques années, ils mettent en relation l’architecture et la musique :  Quelle salle pour quel concert ? Mais aussi quelle source d’inspiration pour concevoir quel espace ? De même que Pierre Boulez a conçu “Répons” dans l’espace, l’espace peut-il naître de l’œuvre musicale ? Pierre Boulez Philippe Manoury et Gérard Pesson sont des compositeurs de musique. Mais la structure de pensée de la composition musicale contemporaine n’a-t-elle pas des affinités, des résonances avec celle de l’architecture ? 

Les compositeurs ont toujours en tête un projet de grande œuvre de. Un opéra ou une œuvre pour orchestre qui occuperai toute une soirée. Ce projet je lui ni en général les grands thèmes et les grandes idées du compositeur, mais, dans l’attente de cet événement, de petites pièces voir les jours qui sont, il me semble, autant de jalon vers septembre majeur .

Celle-ci peut-être inachevé, reprise et créer plusieurs fois comme la réponse de Pierre Boulez qui la retravailler, prolonger est présenté au public à chaque nouvelle version. Œuvre phare « Répons » aujourd’hui achevé a laissé place à un autre grand projet, d’opéra cette fois. Mais, entre ces grandes créations, de petites pièces naissent intervalles réguliers. 

Portées sur page blanche 

Occuper seul le programme d’une soirée est le souci des compositeurs de la plus jeune génération. Ils veulent échapper au concert « mille-feuilles » qui réunissent 4 ou 5 compositeurs différents. Plus qu’une préoccupations narcissique il s’agit plutôt de se dégager des contraintes économiques qui régissent ce type de programmation et entrainent des commande ahurissantes. Ainsi le compositeur qui nourrit le projet d’une pièce pour orchestre se voit-il contraint de l’écrire pour clarinette et piano, instruments prévus pour la soirée !

Chante compositeur porte donc un ou plusieurs grands projets qu’il attend d’avoir l’occasion déchire. D’une certaine manière, l’angoisse de la feuille blanche ne l’attend pas. Il souffre plutôt de ne pas donner forme à tous les projets qui peuvent sont imaginaires. L’angoisse commence plus tard, lorsque la partition est écrite et qu’elle passe entre les mains des interprètes., les lois économiques-encore elles – de leur donneront pas Toujours le temps de comprendre lièvre et de la répéter suffisamment. Il faut être un compositeur de grandeur renommer pour échapper à ses difficultés.

Les compositeurs Pierre Boulez, Philippe Manoury et Gérard Pesson appartiennent à la même lignée issus de l’école de Vienne (Berg, Schoenberg, Webern). Pourtant leurs manières de travailler diffèrent.

Pour Pierre Boulez, la génèse est différente selon les œuvres : cela peut-être quelque chose de très abstrait au départ ou au contraire d’extrêmement concret. L’abstrait a besoin de se concrétiser et le concret a besoin d’avoir une armature structurelle pour se développer. Au départ, Boulez a  la vision d’une forme culturelle ou d’une technique à développer. Cette technique peut-être une technique au sens propre. Il écrit actuellement, par exemple, une petite pièce qui part de la technique du hockey au Moyen-âge et dispose des objets en quinconce. Cela peut être aussi une technique d’écriture qui aide à organiser la composition aussi bien en amont (l’origine du vocabulaire) qu’en aval (la structure globale). Parfois, Boulez part d’un corps sonore, encore instrumental et trouve un mode d’expression à partir de lui. L’objet sonore à deux caractéristiques : d’un côté il est conceptuel ou idée, de l’autre il est réel, et Boulez crée un réseau de correspondances entre ces deux extrémités.

Par d’une idée plus irrationnel. C’est peut-être un effectif instrumental particulier, en système informatique, un texte ou une farm point de départ servent de catalyseurs, engendre une idée puis le projet initial se Gauchy de plus en plus jusqu’à esquisse, sociologie des relations entre les événements sonore. Philippe Manoury fait confiance à l’intuition et divergent cela de Pierre Boulez qui craint que l’intuition lorsqu’elle est fatiguée ne se repose sur la mémoire, ce sont ainsi le travail de forage, passant l’obstacle en se tournant vers le passé.

 Philippe Manoury a trouvé l’idée de départ, il commence à écrire des parties dans l’ordre n’est pas prédéterminé dans l’œuvre. La composition s’organise en deux temps de. L’investigation expérimental des possibilités, la vue globale de la forme générale. Lorsque ces deux parties sont rendu compatible Manoury aussi encore entre la prédétermination totale et des moments de libre cours. Pour “Pluton”, œuvre pour piano et machine 4 x (la machine qui permet à l’Ircam de transformer son des instruments en temps réel). Manoury a inventé la théorie des “partitions virtuelles”, Partition donc on connaît la nature des éléments de. Hauteur, durée, timbre, intensité, mais dont ton dont on ne connaît pas a priori la valeur. Fiche pour les interprètes des bornes cohérente avec le piano et avec la machine. La notion de forme ouverte introduite par Boulez et trouve une autre application dans “Pluton”, dans laquelle la perception ne fait pas intervenir la prédiction.

Comme Pierre Boulez, Philippe Manoury par parfois d’une technique de. Incident s’arrête plus et numéro 8, le concept de photo en quadrichromie a régi l’œuvre. Je viens de l’observation de ces photos publicitaires dans le métro dans ton père soit la structure mais non le sens quand on s’approche, le sens mais pas la structure quand on s’éloigne. Message il a dû rapport entre la représentation est la structure d’une image. Dans ces deux œuvre, Philippe Manoury fait des effets de zoom de l’une à l’autre perception.

 Le gauchissement, l’accident, l’infection, le discours

Les 3 compositeurs pense qu’une œuvre est très largement remise en cause dans son parcours de création de. Indique que la composition musicale et tout sauf une armoire construite dont on remplit ensuite les tiroirs, elle est plutôt une idée de départ,,, et ensuite par les objets sonores pour nous confronte avec la structure. Pour Pierre Boulez, la structure terminale et donc pas forcément celle qu’il arrivait au départ de l’œuvre. Par exemple, on partir d’un corps sonores ne pique pas que celui-ci sera conservé tel quel ; Le point de départ et le point d’arrivée de la pièce ne sont jamais sur une simple ligne droite.

Ce « gauchissement » de lit des initiales mm pour Manoury une loi de. L’Avre appareil sous forme d’éléments ensuite hiérarchiser et ordonnée. Boulot et ma nourrice à corde pour dire que les accidents engendre toujours une avancée du travail de composition et peuvent même initier d’autres zèbre .

Souvent, la composition musicale sa corde autour d’une œuvre d’une autre nature. Ou si Pierre Boulez a créé plusieurs œuvres à partir de poème de Mallarmé, Char, Michaux ou Cummings. Ce qui l’intéresse tout d’abord, c’est d’analyser la structure du langage et de chercher les correspondances formelles. L’organisation de la musique ne peut pas aller contre la réalisation du poème. C’est une symbiose entre deux organismes comme “le lierre à son arbre”. L’élément dramatique du poème est déjà ordonné dans une structure littéraire. La musique doit trouver un équivalent au corps de littéraire qui puisse devenir un code propre ma musicale. La correspondance entre ces deux codes confère à la musique une validité plus grande que si elle se fiait seulement au sens où à l’atmosphère du poème.

Philippe Manoury cherche plutôt des images : il a travaillé sur Borgès, puis sur Pollock. Manoury s’inspire de l’interprétation du formel et de l’informel chez ce peintre dans les gestes sont mieux contrôler, l’Égypte, les éclats surgir des lignes plus directives. 

Pesson rapproche son travail de celui de Twombly en peinture ou de Nabokov en littérature, deux créateurs du deuxième degré, deux créateurs du “reflux”.

La relation entre le texte littéraire et la musique se manifeste aussi dans un tout autre domaine, celui de l’Opéra. Pierre Boulez réfléchit actuellement sur la structure d’un opéra en rapport avec le théâtre contemporain. La caractéristique de ce théâtre et ton boulot la diversification du temps. Non pas comme celle où le temps est caractérisé par une simultanéité et une superposition de scènes mais plutôt comme chez Stein, Chéreau, et surtout Bob Wilson qui manipule le temps en figeant des tableaux vivants tantôt en quelques secondes et tantôt quelques minutes et travaille aussi sur la présence ou l’absence de l’acteur. Boulez étudie ce que peut apporter la nouvelle technologie à cette présence/absence de l’acteur, à la multiplication-réduction des acteurs. Gérard Pesson pense de son côté que l’opéra en tant que “épiphanie de la bourgeoisie” est genre mort et son songe aussi  qu’une nouvelle définition de ce genre est à trouver ; le mot “théâtre chanté” est peut-être pour lui le mot juste qui échappe aux connotations “dix-neuvièmistes” du terme opéra.

Cependant, le travail du compositeur suit-il un processus itératif ?

Pour Pierre Boulez, le cheminement d’un musicien Rencontre des accidents de l’invention musicale doit tenir compte. Rencontrer un obstacle est, de la vie de Boulogne, l’occasion de trouver des solutions originales, assez riche parfois, pour susciter plus tard 1h nouvelles. L’obstacle retard de parfois mieux se passe dans la découverte de. Il est dynamique .

Pierre Boulez, Philippe Manoury, Gérard Pesson, trois compositeurs de monstres tant qu’il ne se ressemblent guerre et ne se pose pas vraiment. Les écoles, les tendances sont aujourd’hui plus flou, plus éclaté .

Boulez est l’un des phares de la musique contemporaine. Philippe Manoury se réclame de deux tendances :  la musique sérielle dans la ligne de Boulez et Stockhausen, la tendance globalisante représentée par Xenakis et dont Manoury souligne l’apport  conceptuel. Gérard Pesson s’apparente au courant sérialiste. À côté de ces courants, on trouve en France d’autres “écoles”.

Celle de l’itinéraire (Grisey-Murail), dans la lignée de Ligeti, est une musique de contemplation d’objets, d’étude des phénomènes de verticalité et de résonance par sympathies.

La musique électro-acoustique du GRM (François Bayle) partage avec l’usage de la 4 x. Les pièces ne sont pas écrite au sens possible du terme point entre les instruments de la musique électronique, la liaison se font à travers à la norme me dis international qui permet de coder les gars, les intensités et les durées de son. Établi un pont entre la tendance instrumental est la tendance électro-acoustique.

Enfin, c’est actuellement en Italie et en Allemagne en mouvement romantique, cousin de votre postmodernisme architectural. Pour Pierre Boulez, le postmodernisme est l’expression fatigué d’une époque fatigué et paresseuse et Philippe Manoury arrive à la même conclusion en indiquant que c’était quel est une réaction contre les niveaux de complexité que la musique a atteint depuis 20 ans. Rappelle que Wagner parlait sans cesse de la musique de l’Avenir, que les romantiques comme Kleist ou Hölderlin étaient aventureux. Composer aujourd’hui comme ils composaient alors, c’est nier le plus vrai de leur œuvre : la recherche, le risque, l’exploration. En somme le postmodernisme est la vision « petite bourgeoise » d’une époque de l’histoire qui n’a jamais existé. La création ne peut être qu’une aventure, une remise en cause de tout ce qui précède, l’appel de l’ailleurs. Le 20e siècle (finissant) aura ses images propre, c’est inflexions, ses œuvres qui ne ressemblent à rien d’autre.

Benoit Jullien

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