À Ronchamp, le projet d’aménagement avait pour objectif d’infléchir un usage : chaque année, 150 000 personnes se rendent sur la colline dominant la ville pour visiter Notre Dame du Haut, la chapelle construite par Le Corbusier. Depuis plus de quarante ans leur itinéraire n’a jamais varié : il évite le bourg.
Ronchamp, désertée par l’activité minière, l’est donc aussi par les visiteurs de la chapelle.
Pour infléchir ce parcours et attirer les visiteurs, nous nous sommes partis de l’origine et de l’histoire de la ville, pour la relancer vers l’avenir.
La présence de la houille dans le sous-sol (empreinte physique, objective) et dans les mémoires (empreinte économique et culturelle) a déterminé notre parti : affirmer le contraste entre la colline et la ville.
Dominée par la chapelle blanche, la ville porterait l’empreinte des composants de la houille. La texture des sols, le lit de la rivière, les plantations de prêles et autres végétaux à l’origine de la houille composeraient un cœur de ville évocateur de son histoire. La nuit, à l’heure où Notre-Dame-du-Haut bascule dans l’obscurité, la lumière en fibre de carbone des candélabres jaillirait de l’ancienne cité minière.